Pendant que l'ombre.
Une notion d'indigeste.
Ici ou là, peut-être même qu'elle s'est agrippée à moi.
Je ne digère ni leur cours, ni leur mépris, ni leur riz pas cuit.
Je ne digère pas tout à fait la solitude, ni même l'amour brut.
Je ne digère plus ma mine grise le matin. Chaque matin.
En arrivant, je crois que je n'avais pas tellement envie d'apprendre à aimer les gens d'ici. Alors je n'apprends pas, et tout me semble si superficiel, à mesure que nos liens refusent de se tisser.
Et pourtant. Il y aura toujours ces matins où je n'espère qu'un sourire, une étreinte, une épaule, peut-être le bras qui va avec. Ou même.
Et rien. Nous sommes tout à fait des étrangers.
Alors les gens que j'aimais un peu, je les aime désormais à m'en déchirer le coeur. Plus vainement que poétiquement.
Alors ton regard embué de sommeil et d'indifférence me fait plus de mal qu'un crochet acéré.
Et j'aimerais bien saigner doucement, pour que quelqu'un, n'importe qui, en vienne à s'en apercevoir, et me plaigne un peu, s'il se refuse à me soigner.
Prends moi dans tes bras. Ou lui. Ou elle. Ou l'autre.
N'importe qui, tout à fait.