Apprivoiser.
Ca fait longtemps, le blog, la vie, le reste aussi.
J'ai du mal, là, alors que tout me paraissait si naturel il y a encore peu (tout est relatif) de temps.
Je n'ai plus vraiment le courage de porter des talons hauts, faut dire, c'est un peu comme si ce blog était erroné, de fait. Je crois que j'ai envie d'en ouvrir un autre, ou pas. Je crois qu'il faudrait, mais que je n'aurai jamais le courage de perdre des heures à faire une mise en page potable. Et puis, je crois que j'ai oublié comment on fait.
De toute façon, j'ai du travail, du latin à faire. Tous les jours. Ca n'est pas pour autant que je le fais. Mais il est à faire, disons. Que dirait-on si je passais des heures à faire un layout à la place?
Je me sens lasse et presque vieillir. La khâgne est un monstre mythologique à la fois colossal, cruel et doucereux. Ou non, aigre-doux. Ou quelque chose dans ce goût là.
Je travaille, je dors, je m'énerve.
Je pense à mon passé si plein de rires et de larmes, de vie quoi. Je regarde mes piles de livres, si pleins de concepts et de vide, en somme.
C'est un peu comme si quelque chose me manquait, mais quelque chose de si insaisissable, en un sens, que je n'ai pas le choix de me tourner vers un pan de ma vie autre. Un peu comme si il n'y avait que celui là.
Ca me manque tous les jours, d'aimer, de rêver, de souffrir.
Quand on ma dit que je n'aurais plus de temps, je n'avais pas songé que ce temps là, aussi, serait emporté dans un tourbillon de non-sens à caractère d'élite de bas étage.
Parce que ce n'est rien que ça. Du bas étage, encore assez haut pour nous permettre de dégringoler toujours un peu plus. Histoire de.
Je me demande ce que je deviendrai quand tout ça serait terminé. Encore quelques mois, un an, peut-être deux. Encore un peu de temps qui m'est accordé pour ne pas penser à la vie, la vraie tu sais. Mais après?
J'irai faire de la philo, tiens. J'essaierai de ne pas faire de hors sujet, cette fois. J'irai faire de la philo, et rater ces concours que tout le monde rate, quelques fois, au moins. Je m'ennuierai un peu, beaucoup, souvent, en songeant à cette vie si remplie de vide que j'avais en prépa, et que j'aurais peut-être quitté pour une vie vide de tout.
Je m'ennuierai sans doute dans ma voie de garage, en songeant qu'un jour, peut-être, je pourrai révolutionner quelque chose, ou seulement que j'en ai les moyens, cachés quelque part là-dedans. Amas de mal-bouffe, frustrations, et déclinaisons latines. Entre autres.
Je m'ennuie déjà, rien qu'à penser à demain. C'est absurde.
Je suis instable, et dans l'expectative, sans cesse, tant et si bien que ça devient insupportable.
Avant je voulais écrire, et j'étais persuadée que je le pouvais. Comme tout le monde.
C'est passé.
Aujourd'hui, je voudrais vraiment trouver quelque chose, pour demain. C'est absurde.
20six m'a assommée à coup de rêves et de mensonges. C'est mal.
20SIX MA TUER.
J'ai honte de n'être plus tant Clara que ça.
Clara avait des regrets tout les jours, et elle était insupportable. Clara aimait bien croire qu'elle était un peu schizo sur les bords, et tant pis pour les autres. Clara avait Camille, des gens pour l'aimer, d'autres pour la haïr, des histoires à dormir debout, des amoureux à la pelle, des soirées trois fois par semaine, des projets et des rêves plein la tête. Du succès et la peur au ventre.
Claire a fait un hors sujet à sa colle de philo, a perdu courage, se sent bien seule et pense que le talent et la chance l'ont un peu abandonnée. Elle sait bien qu'elle n'est qu'elle, et pense à ses seize ans comme à un film bouleversant dont on n'oublie jamais les premières images.
J'aimerais bien une étincelle. Quelque chose, pour me prouver qu'il me reste encore de quoi faire. Ca fait mal, tout ce vide.