Any place you've never been.
Je suis sûre que personne ici n'a envie de la description détaillée concernant ce qui arrive lorsqu'on oublie un comcombre et trois carottes dans un coin de son frigo pendant plus d'un mois... Eludons donc cette question.
(il n'en demeure pas moins que c'est une découverte violente pour un dimanche matin).
Ma cinquième semaine s'achève, j'ai cette impression de m'éveiller doucement dans un cocon qui n'est pas le mien.
Impression féroce, ma foi, et aussi celle qui veut que je sois résolument incapable de prendre le pli. Et de me faire à tout ça, tant ces notions abstraites dont on voudrait bien m'abreuver qu'à ces visages, trop lisses pour être tout à fait sincères.
Je n'arrive plus à m'arrêter de dresser les listes de toutes ces choses qui me manquent désormais.
Je crois que je me suis un peu perdue là dedans. Peut-être même beaucoup.
Et, au summum d'un orgueil trop prétentieux pour être honnête, j'ai envie de songer que je me manque sacrément.
Encore plus quand on m'assène à répétitions que mes photos ne me ressemblent plus.
Parce que je n'ai pas envie d'être cette godiche à la mine cancéreuse et à l'air languissant.
Et arrêtez de me demander qui est cette fille sur la photo.
Si c'était moi ça se saurait.
C'est un esprit malin qui s'est emparé de l'appareil photo.
Et dire que j'en était presque fière, au début, de ce cliché.
Vous détruisez toujours tout, de toute façon.