Un mois.
J'en viens à compter des jours, depuis que cela a commencé. C'est un peu comme une échéance à l'envers.
Nous y voilà, un mois.
Je crois que cette semaine est partie pour être difficile. Simplement, un mois, et trop de choses. Trop de nouveaux visages. Trop de larmes, de ventres serrés, de manque. Mais jamais trop de sourire ou d'envie, quoiqu'il en soit.
Un mois, comme des vers oubliés sur un coin de page, des litres de Coca, une montagne d'oreillers.
Un mois, l'allemand, le latin, la culture antique, le reste aussi.
Un mois. Alexia, Agnès, Jeremy, Gabrielle, Léandre, Fabrice, Mathilde, Anaïs, Christian, Marie. Les autres, aussi.
Un mois. Mon bizutage, Sarah, Johann, ma calorisation,"vous êtes l'élite de la France", la bouffe du self, la laverie de la rue Mirepoix, les magasins de frippes, le prof de Latin, le bordel dans mon appart, la macarena, les Libertines, les chaussures, le théâtre.
De ce mois, je ne jetterai véritablement qu'une chose.
La naïveté.
Et peut-être aussi tes mensonges.
Le mois prochain. J'aurais envie de me souvenir de la photo de classe, de quelques pièces, d'autres sourires, peut-être d'autres personnes.
Ou peut-être serais-je partie.
Parce que sans illusions, la vie se fait trop âpre. Parfois.