Cry baby.
Je suis à peu près persuadée qu'un seul de ses regards suffiraient à me transpercer et à me laisser pour morte, gisant là, sur le linoléum pourri d'une salle de classe.
Heureusement pour les femmes de ménage, il ne daigne pas même m'adresser un coup d'oeil et je reste là, bras ballants et bien vivante.
Quoique.
J'ai attrapé quelque chose. Autre chose que du dédain et du mépris, entends-je.
Je crois que c'est quelque chose d'hybride, entre la grippe et le rhume. Et le gentil médecin de la rue Parga, lui, croit que c'est une bonne idée de me surmédicaliser. D'ici quatre jours je serai une pinata nouvelle génération, aseptisée, avec plein de cachets dedans.
En attendant je mouche et coule, avec un tambour dans la tête.
Et peut-être même que je finirai par en mourir, qui sait.
Du reste, accordons nous une pause mathématique. Et terminons en chiffres.
4 c'est le nombre d'heures durant lesquelles j'ai dormi cette semaine.
11 c'est le nombre de jours que je m'efforce d'oublier, mais ça ne marche pas.
7 c'est le nombre de fois où Action man m'a téléphoné cette semaine.
9 c'est ma note en colle de français. Contresens comme dirait l'autre.
Et puis. 2, 7 kilos perdus en quatre semaines et contre mon gré. 6 crises de larmes cette semaine. 14 pages recouvertes d'insanités en prose. 7 fois que j'écoute "Cry baby" de Janis Joplin aujourd'hui. 19 euros de médicaments. 4 fois où je me suis coupée par maladresse depuis vendredi soir. 1 jean qui a rendu l'âme, et je n'en aimais qu'un.
Sinon.
Zéro sourire.
Zéro coup de téléphone.
Zéro raison d'y croire encore.
Quant à la proportion de mes espoirs, disons hum... Moins l'infini.
[moi qui croyais que ma spécialité maths n'allait servir qu'à faire plonger ma note...]
Du reste, je n'ai pas réussi à monter correctement le jouet que j'ai trouvé dans le Kinder Surprise que j'avais acheté pour me remonter le moral. Ca va très mal, en fin de compte.