Love Stéphan.
J'aime aller chez le coiffeur.
Pendant longtemps je suis allée chez "M*ud Coiffure". Mais j'ai fini par y renoncer, après une permanente moyenne, pas mal de commérages sur les habitants du quartier et quelques vannes mal placées balancées à cette pauvre Marguerite qui m'avait accompagnée (parce qu'elle déteste son prénom, qui est son second - mais il faut aussi savoir qu'elle déteste le premier et qu'elle se fait appeler Maud au lieu de Madeleine. Quoiqu'il en soit, quand on s'appelle Madeleine Marguerite et qu'on assume même pas,on accable pas le reste du monde, on se tait.)
Toujours est-il qu'aujourd'hui, je vais chez Stéphan.
Stéphan ce n'est pas un homme, c'est un salon. Et même une chaîne de salons, donc en théorie, j'ai arrêté de trouver ça douteux les chaînes, alors que ça m'avait toujours plus ou moins déplu. Mais je ne sais pas, quand j'ai découvert qu'il y avait un Stéphan à Moscou, je me suis dit que ça devait être bien. Et cette impression n'a été que renforcée quans j'ai découvert que de beaux spécimens de chevelure - Théodore et Sara entre autres - s'y rendaient aussi.
Mais chez Stéphan, ça n'a pas juste l'air bien, ça l'est.
Les coiffeurs sont coordonnés (tu me diras, c'est pas compliqué de s'habiller tous en noir, on a vu plus explosif comme coordination, mais quoi qu'il en soit, ils sont tous assortis et c'est beaux). Et puis aussi, ils te coiffent bien (et ne me dites pas que c'est leur travail, combien de coiffeurs nous ont laissés perplexes, avec une grosse envie de chialer dès la sortie du salon??). Il y a des miroirs vraiment propres, un parquet vraiment sympa et une vraie odeur de salon de coiffure. Et mine de rien, tu sens que c'est classe. Peu importe que ça le soit ou non.
Aujourd'hui, j'avais besoin de quelque chose de nouveau.
Pour être nouveau ça l'était, ma coiffeuse attitrée était en vacances, j'en ai donc découvert deux nouveaux, et c'était agréable. J'ai aussi découvert qu'une permanente bien faite, ça te pique les yeux, le nez et la gorge, mais que ça boucle pour de vrai. Mais le véritable souci c'est que ça dure très loooongtemps, une permanente digne de ce nom.
Mais chez Stephan, on s'occupe. On discute avec la maman de Théo qui a du papier alu sur la tête, on se ronge un ongle, on observe la jeune et jolie coiffeuse qui passe le balai, on lit Ibsen, on se ronge un deuxième ongle, on parle de piercing avec la jeune et jolie coiffeuse, on se dit qu'on a tous l'air bête là dedans avec notre papier alu/sac sur la tête/kilo de bigoudi/coloration qui pose/tête de con, on lit Marivaux, on se ronge un troisième ongle, on parle cheveux, on essaie de compter ses taches de rousseur, on a mal aux yeux, on gigotte, on pense aux mille et une manières de coiffer une frange, on s'ennuie aussi.
Cependant, quand c'est fini, on est mine de rien assez content d'avoir attendu, parce que c'est la première fois que j'ai eu l'impression d'avoir plus de cheveux à la sortie du salon qu'à mon arrivée.
Ah ah.
Je suis très lasse, j'avoue. Trois heures et deux classiques du théâtre, c'est long. Surtout pour avoir ce qu'un caniche obtient naturellement. La vie est injuste.
Mais je suis regonflée à bloc - jeux de mots pourris de merde. Et elle était vraiment a-do-ra-ble cette jeune coiffeuse piercée.
**Pensée du jour : Je m'en veux un peu. De n'être véritablement capable que d'un changement de coiffure. Alors que ce n'était vraisemblablement pas le plus urgent. Pas du tout même.