Enfants maudits.
Je suis arrivée ici sans l'ombre d'une certitude. Quelques idéaux peut-être.
Quelques idéaux cueillis sur le bord d'une route que je n'avais pas même pris la peine de remarquer, quand tout nous souriait encore.
Je suis arrivée sans trop savoir, même si j'imaginais les claques tant que je le pouvais.
Les échecs, l'eau froide et les silences, aussi.
Pitié, ne me force pas à te toucher.
Trois mois déjà, enfin. Voilà.
J'ai du passer par toutes les phases imaginables, sauf une réussite franche - ni même un peu mensongère - peut-être.
J'apprends la confrontation à des regards remplis de vide et de distance. A quémander de l'attention dans un désert d'indifférence.
C'est à n'y rien comprendre.
Il y a quelques mois j'étais persuadée que nous serions comme des rois, tous les deux, ici, comme tout était prévu. Et puis la vie, tes envies, mes bêtises... Et puis mon cadre vide de toi.
J'espèrais tellement, peut-être pas tant qu'un nous qui aurait démonté mon insignifiance, peut-être rien que toi pour me signifier au monde, ou m'insuffler un peu de sens.
Je me brûle.
Mais quand bien même abandonnerais-je, que faire de mon ego blessé?
Le vide que laisse ton absence m'étoufferait presque. Je n'avais besoin que de ton attention.
Mais quand bien même abandonnerais-je, que faire de tous mes rêves d'un été?
L'échec vous va si bien.